Il est 7 h 30, Versailles s’éveille au point du jour. Les rayons du soleil viennent timidement éclairer le mythique château aux reflets dorés. La lumière file de pièce en pièce : galerie des Glaces, appartements du Roi et de la Reine, Opéra royal, salle du Sacre…, avant de terminer sa course dans les jardins fleuris du domaine. Ariane Herviaux assiste à ce fabuleux spectacle. La jeune paysagiste et cheffe de chantier, âgée de 28 ans, dirige seule depuis plus d’un an la restauration du Bosquet de la Reine, jardin secret de Marie-Antoinette. « J’arrive tôt sur les lieux afin de faire un point avec mon équipe sur les différentes tâches à effectuer au cours de la journée. J’en profite également pour vérifier si tout est conforme car les ouvriers ne connaissent pas forcement les attentes du client*. Il faut être attentif au moindre détail », explique Ariane Herviaux. L’employée de l’entreprise Pinson paysage est une habituée des lieux. Elle a déjà effectué les restaurations du bosquet du Miroir en 2010 puis celles du parterre de Latone en 2013. Ces chantiers lui ont permis d’acquérir de nombreuses compétences dont une grande minutie.
Réalisé en 1776 à l’emplacement du Labyrinthe, le Bosquet de la Reine prolongeant le parterre de l’Orangerie a été composé spécialement pour Marie-Antoinette afin qu’elle puisse disposer d’un lieu de promenade à l’écart des nombreux visiteurs. Atypique, ce jardin d’agrément est notamment connu grâce à sa large palette horticole : cercis, cerisiers, arbres à neige, cognassiers, tulipiers de Virginie, etc.
Pour la première fois depuis la tempête de 1999, le Bosquet de la Reine fait peau neuve. Ce chantier conséquent comporte deux phases : la replantation du carré central et des allées d’accès puis celle des petites salles périphériques. « Nous sommes sur le point de terminer la dernière phase du chantier. Nous avons planté près de 400 arbres et 6 000 arbustes à fleurs provenant majoritairement d’Amérique du nord et introduites en Europe au XVIIIe siècle. Cette restauration requiert une grande minutie, on ne se rend pas forcément compte mais tout doit être aligné au cordeau. Les arbres suivent une ligne, il ne faut pas se louper sur la plantation de l’un d’entre eux. C’est important de respecter le lieu, son histoire et ses codes », affirme la jeune cheffe de chantier.
Au Château de Versailles, les bosquets, labellisés patrimoine mondial de l’UNESCO, font partie des fleurons de ce patrimoine, composante végétale indissociable de la résidence royale. Soucieux de contribuer à préserver ces jardins historiques, le fonds de dotation du Crédit Agricole d’Ile-de-France Mécénat et la Fondation Crédit Agricole Pays de France financent leur restauration. « Les mécènes sont indispensables et permettent de donner vie à de beaux projets mettant en avant l’importance des métiers de jardinier et de paysagiste. Contribuer à restaurer le patrimoine français est une chance inouïe et une grande fierté pour moi », conclut Ariane Herviaux.
* la restauration du Bosquet de la Reine est gérée par l’établissement public du château de Versailles via sa direction du patrimoine et des jardins et par Jacques Moulin, architecte en chef des monuments historiques.
Instance politique du Crédit Agricole, la Fédération nationale du Crédit Agricole est une association loi 1901. Ses adhérents sont les Caisses régionales, représentées par leurs présidents et leurs directeurs généraux.
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