Les jeunes agriculteurs sont confrontés à des défis majeurs. Entre autres, la transmission et l’installation des exploitations. Pierrick Horel, président de Jeunes Agriculteurs nous livre son regard sur les mesures à adopter au regard de ces différents enjeux. Le Crédit Agricole, partenaire historique des JA, apporte quant à lui des solutions concrètes pour un avenir durable de l’agriculture.
En 2010, Pierrick Horel s’installe dans les Alpes-de-Haute-Provence. À 19 ans, il n’imaginait pas que son parcours personnel, de l’installation hors cadre familial à la présidence des Jeunes Agriculteurs, allait en faire un acteur clé de l’évolution du secteur. « Lors de mon installation, j’ai vécu les difficultés d’accès au foncier, aux prêts bancaires, aux démarches administratives, etc., », explique-t-il. Aujourd’hui, à la tête de ce syndicat, il œuvre pour simplifier l’installation des jeunes agriculteurs et répondre aux défis de la transmission. Dans un contexte où un tiers des exploitations agricoles sont reprises par des non-issus du milieu agricole, le président souligne la nécessité d’accompagner ces nouvelles générations, souvent confrontées à un manque de visibilité et de soutien. « La politique publique doit se réformer pour s’adapter aux nouveaux profils d’agriculteurs », indique-t-il. En 2035, l’Insee prévoit une baisse de 30 % du nombre d’exploitations agricoles, un défi qui met en péril la souveraineté alimentaire du pays. « Un exploitant sur cinq a plus de 60 ans et moins de la moitié ont identifié un repreneur« , alerte Pierrick Horel.
Une loi pour simplifier l’installation et la transmission
Les réformes en cours se concentrent sur un objectif majeur : rendre l’installation plus accessible et mieux accompagnée. Le projet de loi d’orientation agricole, actuellement en discussion, prévoit la création d’un « guichet unique » dans chaque département pour accompagner les jeunes agriculteurs, de la transmission de à l’installation de l’exploitation. Ce guichet centraliserait l’ensemble des démarches administratives et offrirait un cadre clair pour les projets agricoles. « Le projet de loi est un levier essentiel pour simplifier la transmission et l’installation, surtout dans un contexte de nouveaux enjeux climatiques et économiques », affirme Pierrick Horel. La loi prévoit également l’introduction de mécanismes pour mieux gérer les transmissions, notamment pour les agriculteurs souhaitant céder leur entreprise. « Il est crucial que les transmissions soient préparées à l’avance, et non pas décidées à la dernière minute. Cette anticipation permet de sécuriser l’avenir des exploitations », ajoute-t-il.
Le financement, le nerf de la guerre
L’accès au financement reste une question centrale pour les jeunes. « Le vrai défi, c’est de dégager une capacité de remboursement ». Selon Pierrick Horel, avec des taux naturellement plus bas cette dernière décennie le levier de la bonification ne suffit plus à répondre aux besoins réels des installations. En parallèle, les Jeunes Agriculteurs plaident pour une révision des mécanismes de portage foncier afin de disposer d’un nouvel outil facilitant l’accès à cette composante essentielle pour toute pratique agricole. « Les exploitations ont des valeurs en constante progression et intègrent une dimension patrimoniale de plus en plus forte sur le volet foncier. Il s’agit d’un véritable frein pour les jeunes qui souhaitent s’installer, il faut donc réfléchir à des solutions innovantes allégeant cette charge financière. », précise-t-il.
Le Crédit Agricole, le partenaire de confiance des JA
Depuis des années, le Crédit Agricole joue un rôle essentiel dans l’accompagnement des jeunes agriculteurs. « Le Crédit Agricole n’est pas seulement un partenaire financier, c’est un véritable partenaire de confiance« , souligne Pierrick Horel. Il se distingue également par sa proximité et son engagement dans les territoires, permettant aux jeunes agriculteurs d’avoir des interlocuteurs privilégiés et réactifs au niveau local, souvent à travers les présidents de Caisses locales. « Cette proximité est essentielle dans notre métier », insiste le président de JA. « Elle nous permet de trouver des solutions adaptées à nos exploitations, de manière rapide et efficace« . Plus largement, chaque Caisse régionale de Crédit Agricole agit sur son territoire et développe des dispositifs auprès des cédants comme auprès des futurs repreneurs pour faciliter les transmissions.
Installation : l’offre coup de pouce (photo publicité)
Parmi les mesures d’accompagnement à la reprise et à l’installation la banque a lancé en 2024 un prêt à taux zéro à tous les primo-installés en agriculture et en viticulture, quel que soit le projet et le territoire, et ce jusqu’à 50 000 € et dans la limite du tiers du plan de financement de la première année d’installation. Il vient en complémentarité d’un autre prêt octroyé par la banque. « Notre rôle n’est pas uniquement d’installer des agriculteurs mais bien de leur permettre de réussir leur installation », affirme Pascal Delheure, rapporteur du comité de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la FNCA et directeur général du Crédit Agricole Normandie.
Instance politique du Crédit Agricole, la Fédération nationale du Crédit Agricole est une association loi 1901. Ses adhérents sont les Caisses régionales, représentées par leurs présidents et leurs directeurs généraux.
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