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Sur les Routes des Transitions nous embarque à Pau en Pyrénées-Gascogne

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C’est à Pau, dans les Pyrénées, que le van électrique des Routes des Transitions, s’est arrêté le 14 octobre. Ici, la région s’illustre par des initiatives novatrices qui montrent la voie vers une économie résiliente et durable.

Cette cinquième étape des Routes des Transitions nous mène à la rencontre d’acteurs engagés qui inventent une nouvelle manière de produire et de consommer l’énergie.

Olivier Farreng, Hélioparc : « Créer un écosystème favorable aux énergies durables »

Hélioparc existe depuis trente-sept ans. Depuis, cette technopole s’emploie à créer les meilleures conditions possibles pour que de jeunes entreprises innovantes trouvent leur voie et se développent sur le territoire. « Comme toutes les technopoles de France [une cinquantaine, NDLR], nous avons pour vocation de favoriser le développement économique par l’innovation. Nous offrons toutes les clés aux porteurs de projets pour transformer leur idée en activité économique. Avec des spécificités : chaque technopole travaille sur les grandes filières d’excellence de son territoire », explique-t-il. En région Pyrénées-Gascogne, Hélioparc repose sur trois grands piliers : les technologies du sous-sol, le numérique (notamment l’IA) et la greentech. Des technologies du sous-sol qui ont beaucoup évolué au cours des dernières décennies : « Avant, cela concernait le captage de pétrole et de gaz, aujourd’hui, les jeunes pousses que nous soutenons ont un nouveau rapport à l’énergie, autour de la sobriété, autour de l’énergie durable, autour de l’énergie facteur de création de valeur », ajoute-t-il. Le secteur s’est en effet progressivement orienté vers des énergies plus propres :  projets de géothermie, captage de CO₂ ou encore développement de l’hydrogène naturel. Un virage qui témoigne de l’évolution des enjeux technologiques et environnementaux.

Vision Technology : « Faire de l’hydrogène un pilier de la mobilité régionale »

La présence d’hydrogène blanc dans les Pyrénées a sans doute inspiré Vision Technology. Cette start-up, elle aussi basée à proximité de Pau, s’attèle à révolutionner la mobilité avec une solution audacieuse : démocratiser l’usage de ce gaz naturel. « Nous croyons que l’hydrogène est une réponse adaptée pour décarboner les transports, notamment les flottes captives de véhicules utilitaires », explique Thomas Dufourd, un des cofondateurs de la société. Mais pour créer une « preuve de concept », c’est d’abord dans le milieu du sport automobile que Vision Technology s’est fait un nom. Elle a créé un karting thermique fonctionnant à hydrogène et a fait la démonstration de ses performances sur les circuits. « C’est à la fois une manière de prouver que c’est possible et que c’est performant », précise Stéphane Richard, expert Compétition chez Vision Technologies.

La spécificité de Vision Technology est de partir des moteurs thermiques existants pour les adapter. « Notre approche est très pragmatique : on prend des appareils essence existants qu’on vient convertir à hydrogène à l’aide d’un kit de retrofit. 90 % du moteur reste identique, cela permet d’avoir une solution décarbonée hyper accessible, sans avoir à changer de véhicule, donc moins coûteux et avec une empreinte environnementale réduite. Notre objectif est de pouvoir proposer à termes des véhicules qui ont le même prix que le thermique actuel », ajoute Florian Gravouil, cofondateur et CEO de l’entreprise. Reste la question de l’approvisionnement en hydrogène. Un sujet encore épineux aujourd’hui même si cela évolue. C’est pour cela que Vision Technology pense d’abord adresser le marché des camions et des flottes d’utilitaires qui gravitent autour d’un point fixe (services de livraison par exemple) doté d’une infrastructure d’hydrogène. Et qui mieux que la région Pyrénées-Gascogne pour se lancer ? Avec ces initiatives, Vision Technology veut ainsi placer la région à la pointe de cette forme de mobilité propre et prouver qu’innovation rime avec engagement territorial.

Xavier Casiot, France Hydro Électricité : « L’hydroélectricité est une solution durable pour notre territoire »

Une autre ressource naturelle de la région est évidemment l’hydroélectricité, véritable pilier historique et résilient de la production énergétique en Pyrénées-Gascogne. Xavier Casiot, président de France Hydro Électricité, et lui-même gérant de deux centrales hydroélectriques locales, insiste sur son importance pour le mix énergétique régional : « Près de la moitié des besoins en électricité des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées est couverte par des petites centrales hydroélectriques. » Ces installations, discrètes mais efficaces, combinent des performances environnementales et économiques assez remarquables. On en compte au total 2 500 en France.

Au-delà de sa capacité à générer une énergie décarbonée et renouvelable, l’hydroélectricité joue également un rôle clé dans la gestion des cours d’eau et la préservation des écosystèmes aquatiques. « Ces centrales contribuent à réguler les débits des rivières, tout en garantissant le maintien d’une biodiversité essentielle », pointe-t-il. Dans un contexte de changement climatique, où les épisodes de sécheresse et d’inondations se multiplient, ce modèle d’énergie locale s’avère être une solution robuste et durable, inscrite dans une logique d’économie de proximité. Enfin, l’hydroélectricité s’annonce comme un outil essentiel pour l’avenir : « Plus on va mettre des énergies renouvelables sur les réseaux – du solaire, de l’éolien… –, plus on aura besoin d’hydraulique pour pouvoir gérer les pics de production, de consommation, etc. Cela permettra d’assurer les bons équilibres sur le système électrique », affirme-t-il.

Régis Junqua, Bergerie du Tilh : « Mutualiser pour maîtriser notre impact »

La Route des Transitions ne pouvait pas clore cette étape en Pyrénées-Gascogne sans faire un arrêt dans une exploitation agricole. C’est dans la commune d’Artigueloutan que Régis Junqua réinvente les pratiques agricoles pour y intégrer des solutions énergétiques innovantes et durables. Quand il a repris les rênes de l’exploitation familiale, la Bergerie du Tilh, il a fait évoluer son business model pour profiter des opportunités liées à la transition énergétique. Régis Junqua a entrepris d’installer des panneaux photovoltaïques sur ses trois bâtiments. À la fois pour couvrir ses propres besoins en énergie mais aussi pour en faire une source de revenus. Il en a profité aussi pour investir 400 000 euros dans une solution innovante de séchage du foin. « Nous récupérons la chaleur créée entre les panneaux photovoltaïques et la toiture pour faire sécher le foin en grange. Cela nous permet de ne plus être dépendant de la météo puisque nous pouvons faucher les foins même quand ils sont humides », explique-t-il. Une vraie révolution dans la façon de travailler et l’opportunité de réaliser plus d’une récolte par an, ce n’est pas rien.  Cette approche allie performance économique et respect de l’environnement, tout en renforçant l’autonomie de la ferme. Et pour les 140 brebis laitières de race Lacaune, c’est un vrai plus : l’assurance de pouvoir manger des fourrages de qualité toute l’année.

Mais Régis Junqua ne s’arrête pas là. Porté par une vision collective, il travaille sur un projet ambitieux de méthanisation mutualisée. « Nous sommes onze agriculteurs sur la commune à envisager cette solution pour transformer nos effluents en énergie. En unissant nos forces, nous pouvons créer une synergie locale bénéfique pour tous », précise-t-il. Cette initiative incarne l’esprit collaboratif des Pyrénées-Gascogne, où les exploitations agricoles se transforment en acteurs de la transition énergétique.

Trois questions à Grégoire Viguier, Directeur Finances & Énergies, Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne
Depuis 2009, le Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne s’est lancé dans la production d’énergie photovoltaïque, devenant ainsi un acteur clé de la transition énergétique locale. Grégoire Viguier explique cette démarche inédite, qui a transformé un besoin des entreprises locales en opportunité pour développer une nouvelle activité économique.

Pourquoi le Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne est-il devenu énergéticien ?
Tout a commencé peu après la libéralisation complète du marché de l’énergie en 2007. Nous avons vu émerger des panneaux photovoltaïques dans nos campagnes et identifié un besoin : celui de financer ces installations. Nous avons donc voulu ouvrir la voie en nous associant avec un entrepreneur pour créer notre premier parc solaire en 2009.
Comment caractérisez-vous votre modèle ?
Nous nous différencions des autres énergéticiens en misant sur une approche ultra-locale. Aujourd’hui, avec 1 600 centrales solaires, nous produisons l’équivalent de la consommation annuelle de 500 000 personnes. Nous concentrons nos efforts sur les toitures photovoltaïques et développons de nouveaux marchés comme l’autoconsommation et, bientôt, le stockage.
Quels sont les défis rencontrés par vos clients ?
L’explosion des prix de l’électricité en 2022 a marqué un tournant. Nos clients, notamment des entreprises et des agriculteurs, ont pris conscience de leur vulnérabilité face à la volatilité des prix. Grâce à nos solutions en autoconsommation, ils sécurisent leur fonctionnement et maîtrisent leur budget énergétique.
Qui mieux que le Crédit Agricole pour vous parler du rôle d'une banque coopérative et mutualiste ?

La Fédération nationale du Crédit Agricole

Instance politique du Crédit Agricole, la Fédération nationale du Crédit Agricole est une association loi 1901. Ses adhérents sont les Caisses régionales, représentées par leurs présidents et leurs directeurs généraux.

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