Reverto éveille les consciences et l’empathie

Permettre à des détenus, incarcérés pour des faits de violences conjugales, de revivre le scenario en se glissant dans le rôle de la victime grâce à un casque de réalité virtuelle, c’est ce qu’a imaginé Reverto. « Quand vous montrez des photos de visages de femmes aux émotions différentes, les auteurs de violences conjugales ne savent généralement pas distinguer l’émotion de peur », confie Guillaume Clere, cofonfateur de la start-up.

Cette idée de scenario permet de développer l’empathie des auteurs de ces faits. Il a été mis au point à la demande du ministère de la Justice. Une coopération inattendue saluée par un prix lors des Villages Award en 2020.

La Lyonnaise monte à Paris

Si Reverto est basée à Lyon, elle a pris ses quartiers à Paris en 2020 pour intégrer le Village by CA. « Un lieu génial, rayonnant qui nous a permis de nous développer et de travailler notre notoriété », déclare Guillaume Clere. L’équipe, composée de 23 personnes, vient du monde du cinéma (scénaristes, comédiens, monteurs, spécialistes des effets spéciaux mais aussi des spécialistes des sciences cognitives, des ingénieurs en génie sensoriel…).

Au départ, l’idée de la start-up consistait à utiliser des casques de réalité virtuelles pour sensibiliser au sexisme en entreprise. « Pour comprendre une situation, il faut y avoir été confronté. Grâce à cette technique, vous mettez le casque et vous devenez le personnage central de l’histoire durant 15 mn », explique Guillaume Clere. Apprendre à détecter une situation anormale, connaître la loi, savoir comment réagir. Voilà les points clés.

Il s’agit d’un outil avant tout, qui vient en support du travail effectué par le formateur ou le psychologue, et à destination des entreprises des institutions, des écoles… Pourquoi un casque à destination d’une entreprise ? Pour sensibiliser au handicap par exemple. « Vous allez devenir un malentendant au cours d’un entretien de recrutement ». Il permet aussi d’identifier les signaux faibles du burn-out… « On a aussi imaginé une solution pour le milieu bancaire, pour savoir faire face aux incivilités. Et pour l’école, pour sensibiliser au harcèlement scolaire, au consentement… Grâce à ce casque, des groupes de 6 à 12 personnes vont d’abord vivre des situations, et s’appuyer sur l’expérience vécue par chacun pour ouvrir la parole et échanger sur les bonnes pratiques. Puis, de les appliquer dans la vraie vie.