Près de Chartres, la microbrasserie de Chandres fait mousser les projets

Près de Chartres, au cœur du village de Sours, coule la Roguenette, un affluent de l’Eure.  A quelques mètres de là, L’Eurélienne prend sa source au cœur de la microbrasserie de Chandres. Cette bière brassée avec passion est née d’un projet de diversification agricole en 2005. En janvier dernier, l’entreprise a reçu la certification qui permet d’adosser le label bio sur deux nouvelles créations made in Eure-et-Loir, une blonde et une blanche élaborées à partir de céréales et de houblon issus de l’agriculture biologique. Elles rejoignent la grande famille de L’Eurélienne.

Ce n’est pas un hasard si l’une des premières microbrasseries à avoir vu le jour en France est née au cœur de ce village de 1 500 âmes. Le territoire représente 3 315 hectares dont 90 % de terres de culture dédiées aux céréales. Et, L’Eurélienne, c’est aussi et surtout l’histoire de Vincent Crosnier et de sa famille, agriculteurs dans la commune. Ils se sont lancé, avec passion et dévotion, dans la fabrication de bière artisanale à partir de l’orge cultivée à la ferme. « A plus ou moins court terme, nous souhaiterions aussi travailler avec des producteurs bio des environs », affirme Vincent Crosnier, le fils, à l’origine de la création de L’Eurélienne. 

L’histoire débute en 2005 quand Vincent, au sortir de ses études – une licence professionnelle en agronomie – propose de créer une microbrasserie sur l’exploitation agricole. A l’époque, il n’en existe qu’une centaine en France ; aujourd’hui, on en compte environ 2 000. « Nous étions précurseur c’est vrai. A l’époque, j’étais déjà un grand amateur de bière », sourit-il, et de poursuivre : « L’idée m’est venue presque naturellement dans le contexte d’un mémoire de fin d’études. Je cherchais une idée neuve pour notre exploitation », se souvient-il.

Au départ, l’activité de brassage démarre doucement dans une ancienne étable aménagée avec du matériel d’occasion. Cette organisation improvisée fonctionnera jusqu’en 2012 quand la famille décide alors d’investir dans un bâtiment de 550 m² équipée d’une brasserie plus performante, et une ligne d’embouteillage semi-automatique. « Le Crédit Agricole Val de France nous a accompagnés en finançant la totalité de l’investissement. » Depuis, l’activité n’a cessé de croître avec la création d’une nouvelle bière chaque année. L’Eurélienne est régulièrement distinguée au Salon de l’agriculture. La « Spéciale 15 Ans » a même été élue meilleure bière blanche selon les Belges au concours France Bière Challenge où elle a reçu une médaille d’or.

En août 2019, un nouveau cap est franchi pour la famille Crosnier et ses neuf salariés. Pour réduire la pénibilité du travail, l’achat d’une brasserie entièrement automatisée est acté, ainsi que la construction d’un nouveau bâtiment de 1 700 m². « Là encore, nous avons bénéficié d’un financement total par le Crédit Agricole », affirme Vincent Crosnier. Bien sûr, la période liée à la crise sanitaire a ralenti le chantier et nécessité de revoir certains modes de distribution. A noter que la vente se fait aussi directement à la ferme. « Cette crise a impacté nos activités même si nous ne sommes pas les plus à plaindre. Elle aura aussi révélé la nécessité de se montrer inventif pour l’avenir », conclut-il. Et comme toute bonne bière de garde, les projets d’avenir ont besoin de mûrir.

L’Eurélienne – Producteur de goûts (leurelienne.fr)