Les déchets dans le viseur de LitterSnap

LitterSnap a les déchets à l’œil. La start-up, spécialisée dans la détection et la localisation d’anomalies dans l’environnement, vient tout juste d’être labellisée DeepTech par BPI France. Ce label récompense les entreprises innovantes qui développent des technologies de rupture à fort potentiel économique.

LitterSnap est aussi l’une des lauréates de l’appel à projets « L’innovation au service de la dépollution » lancé par le pôle Capital et Innovation du Crédit Agricole Alpes Provence.

Créée par Luc Haumonté en 2023 à Marseille, la jeune pousse est spécialisée dans la gestion des déchets. Pour se lancer dans l’aventure, l’ingénieur a bénéficié d’un prêt d’honneur à l’innovation il y a un an via Capital et Innovation, la filiale Innovation de la Caisse régionale Alpes Provence.

Agir à la source, le plus tôt possible

Diplômé de CentraleSupélec et de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, Luc Haumonté  a d’abord travaillé aux Etats Unis dans plusieurs start-up de la Silicon Valley avant de revenir en France. A son retour, il se spécialise dans le traitement du signal et de l’image au sein de grands groupes et obtient un doctorat dans ce domaine. En 2010, il rejoint une start-up à Marseille spécialisée dans l’exploration en mer. Il y restera dix ans. Puis, en 2018, pour compléter son parcours, il suit les cours de HEC Executive MBA à Paris avec, en tête, l’idée de monter sa société pour lutter contre les déchets marins. « Je savais que le chemin serait long car je voulais trouver la solution la plus efficace. Seul 1 % des déchets marins restent à la surface alors je me suis vite rendu compte que la meilleure façon de les traiter était de détecter les déchets au sol, avant qu’ils ne rejoignent le milieu aquatique. »

Il travaille alors à une solution puis lance, en 2023, un logiciel permettant de détecter des anomalies ou des déchets dans l’environnement à partir d’images fournies par des caméras fixes ou embarquées, des smartphones ou des drones. Ces données peuvent provenir de différentes sources en fonction du cas d’usage. Dans le contexte d’un festival, par exemple, il est possible de mettre à disposition des festivaliers, une application qui leur permettrait de signaler directement les déchets identifiés. Les données permettent ainsi aux agents de nettoyage d’optimiser leur travail.

Faciliter le travail des personnes chargées du nettoyage

Avant l’événement, un état des lieux est réalisé, via un drone. « Il s’agit là de scanner des endroits qui font parfois entre 10 000 m² et 100 000 m² et de faciliter le travail de l’organisateur et des personnes chargées du nettoyage de cette zone. Nous leur transmettons la cartographie des déchets et cela leur évite de les chercher de manière aléatoire », explique Luc. « Le fait de scanner la zone avant et après un événement permet aussi de faire une sorte de bilan environnement. C’est un bon moyen de mesurer aussi d’une année sur l’autre, dans le cas d’un événement récurrent, l’évolution des comportements humains face à une nature qui se dégrade et à l’urgence d’en prendre soin. » Le dispositif s’adresse aussi bien à des sociétés privées que des collectivités publiques ou, encore, directement à des sociétés de nettoyage qui souhaiteraient optimiser leurs interventions.

Toujours basé dans la cité phocéenne, Luc prévoit une démonstration de sa technologie lors des JO puisque Marseille accueille notamment les épreuves de voile. Détecter les déchets marins est un enjeu important pour éviter que les compétiteurs et leur embarcation ne percutent des OFNIs (objets flottants non identifiés). « C’est une belle vitrine pour la suite de l’aventure ».

Luc Haumonté sera présent au salon Vivatech où il présentera sa solution.