La route des transitions dans les hauts de France

Entre Lille, Dunkerque, Loos-en-Gohelle et Arras, plongée dans un territoire en première ligne face aux défis climatiques, économiques et sociaux. Embarquez dans le van électrique Crédit Agricole Sur les Routes des Transitions pour aller à la rencontre des acteurs locaux de la transition écologique. Immersion dans une France où l’innovation rime avec générosité.

Sur les Routes des Transitions est un voyage au cœur des initiatives locales pour découvrir ceux qui façonnent une économie durable et inclusive.

À Dunkerque, Flandre Opale Habitat, dirigé par Christophe Vanhersel, incarne un modèle innovant de requalification urbaine. Cette entreprise sociale gère plus de 17 500 logements et se distingue par son engagement en faveur de la sobriété énergétique. Le quartier de la Citadelle, par exemple, voit des bâtiments désaffectés transformés en logements adaptés aux enjeux climatiques et sociaux, avec une mixité exemplaire de logements de standing, sociaux et intermédiaires.

Emmanuel Bouclon, directeur général adjoint en charge du pôle – Transition Écologique des Territoires à la Communauté urbaine de Dunkerque (CUD), souligne l’importance de la rénovation énergétique pour lutter contre la précarité énergétique. La CUD finance des diagnostics complets et accompagne les démarches de financement, absorbant jusqu’à 100 % du coût pour les ménages les plus précaires. Cette approche vise à transformer le quotidien des familles et à préserver le lien des habitants à leur logement.

À Loos-en-Gohelle, Jean-François Campion directeur général, du bailleur social Maisons & Cité, gère 65 000 logements dans les Hauts-de-France. Héritier du patrimoine minier, cet acteur majeur rénove les anciens logements ouvriers pour les adapter aux normes bas carbone, réduisant ainsi les émissions de CO2 et les factures énergétiques. La transition énergétique est également une opportunité pour l’agriculture locale, avec l’utilisation de matériaux biosourcés comme le béton de chanvre et les blocs de lin.

Enfin, impossible de conclure cette exploration de la transition écologique au niveau de l’habitat dans le Nord de France sans passer par le CD2E (Centre de Développement des Eco-entreprises), dirigé par Frédérique Seels, qui joue un rôle clé en structurant des filières locales pour les matériaux de construction biosourcés. Le Pacte « Bois et isolants biosourcés », signé par 21 bailleurs et deux collectivités, vise à industrialiser ces solutions pour en faire des standards dans la construction.

Dans le Nord, l’habitat devient donc le pivot d’une réponse globale aux enjeux climatiques et sociaux. Chaque initiative illustre une vision collective et intégrée, essentielle pour un avenir durable. Cette route des transitions met en lumière une région qui choisit d’innover et de coopérer face aux impacts du réchauffement climatique.

Laurent Martin, directeur général du Crédit Agricole Nord de France nous livre son sentiment au terme de cette étape de la Route des Transitions. Voici les grandes thématiques abordées.

L’utilité sociale des entreprises et la responsabilité des banques
Laurent Martin souligne l’importance cruciale pour les entreprises, en particulier les banques, d’être utiles non seulement à leurs clients mais aussi à la société dans son ensemble. « Les sociétés qui survivront sont celles qui seront utiles à leurs clients, évidemment, mais surtout, et je dis bien, et surtout, qui seront utiles à la société. Si demain, vous n’êtes pas capables de démontrer votre utilité à la société, vous disparaîtrez. Je suis convaincu de ça. »

En tant que banque, il insiste sur une responsabilité amplifiée : « On ne peut pas être une banque et ne pas être impliqué dans cette économie des transitions. Il faut inventer des choses. Les choix qu’on fait, les choix de ceux qu’on accompagne, sont déterminants pour les années qui viennent. »

Optimisme face aux défis actuels et importance du collectif et de l’engagement individuel
Face aux défis contemporains, Laurent Martin est confiant : « Ne soyez pas pessimistes, au contraire, soyez hyper optimistes du monde dans lequel on vit aujourd’hui, et du rôle qu’on doit avoir. C’est le collectif qui gagnera mais nous avons tous un rôle individuel dans ce mouvement là. » Plutôt que de voir le verre à moitié vide, il enjoint ses collaboratrices et collaborateurs à envisager le potentiel des défis à relever : « Nous travaillons dans des départements où il a la plus grosse densité de passoires thermiques. Mais il faut comprendre que c’est une source de business absolument extraordinaire. Et c’est vrai pour bien d’autres activités à transformer dans la transition écologique. Rénover les habitations, accompagner les entreprises et les agriculteurs à équiper les toits de leurs usines, bureaux et hangars en panneaux photovoltaïques, continuer à financer l’économie, l’agriculture – une des plus dynamiques de France dans le Nord –, tout cela doit être fait. Mais il faut aussi penser à protéger nos clients les plus fragiles. »

Le potentiel du territoire du Nord de France
Laurent martin met en lumière les atouts exceptionnels du territoire sur lequel il opère : « Quand on regarde notre territoire, c’est un territoire extraordinaire… On a 4,5 millions de personnes sur deux départements. On est le territoire le plus jeune de France. » Il souligne aussi les opportunités offertes par cette région dynamique, notamment dans le domaine du logement : « Crédit Agricole Nord de France représente 30 % du financement de l’habitat, on est plus que légitimes pour accompagner nos clients à aller vers la transformation énergétique de leur logement. »

L’ascenseur social et l’impact personnel
Partageant son propre parcours, Laurent Martin croit plus que jamais en la réalité de l’ascension sociale : « Moi, j’ai été émancipé à 16 ans. Moi, j’ai dormi dans ma voiture. Moi, j’ai volé des mobylettes que je revendais en pièces détachées pour pouvoir manger. » Il témoigne que malgré les difficultés, « l’ascenseur social, il a existé pour moi, il existe encore. Je viens de recruter une cadre de direction. Elle a 33 ans, elle est entrée au Crédit Agricole comme apprentie. J’ai recruté un chef de service, il est arrivé en France à 9 ans, il ne parlait pas français. Il sera cadre de direction un jour. »

Et de conclure, s’adressant à la trentaine d’employés du Crédit Agricole Nord de France présents lors du Grand Échange à Arras : « Soyez hyper optimistes du monde dans lequel on vit aujourd’hui, et du rôle que le Crédit Agricole Nord de France doit avoir dans cette transition écologique. »