La Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde : catalyseur des transitions agricoles

Créée en 2005, la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (FARM) est aux premières loges pour appréhender les changements climatiques auxquels sont confrontés les agriculteurs, et donc les filières, notamment dans les pays en développement. Elle apporte sa contribution à la résilience des agricultures, à l’amélioration des conditions d’approvisionnement des filières agricoles et alimentaires, à la mobilisation et à l’efficience des financements publics et privés dédiés à la durabilité économique, sociale et environnementale des agricultures, à l’évolution de la gouvernance des systèmes alimentaires et à la définition de politiques publiques garantissant la sécurité alimentaire et renforçant la coordination entre les acteurs des filières et les territoires.

Pour labourer ce vaste champ, FARM dispose de plusieurs modes d’action. Elle produit des études de référence. Elle mobilise et sensibilise lors d’événements, d’émissions, de podcasts et d’interventions dans le débat public. Elle anime des groupes de travail, établit un dialogue avec le monde de la recherche, du secteur privé et de l’action publique. Elle expérimente et innove pour mobiliser les acteurs. FARM est donc un catalyseur qui nourrit et anime les débats dans le respect de ses valeurs : l’indépendance de l’expertise au service de l’intérêt général, l’impartialité en s’appuyant sur les sciences, les savoirs et les savoir-faire, la coopération en capitalisant sur l’intelligence collective pour passer à l’action, l’engagement pour un développement équitable et durable, et la curiosité.

FARM étend son influence

Depuis 2022, la Fondation connaît une dynamique certaine grâce à la participation financière du groupe Crédit Agricole pour cinq ans, qui lui a permis de poursuivre sa mission : promouvoir dans le monde des agricultures et des filières agroalimentaires respectueuses des producteurs et soutenables aux plans économique et environnemental. Par exemple, cette année, à l’occasion du Sommet international du lait à Paris, FARM a publié une analyse des liens entre les secteurs laitiers de l’Union européenne, de la France en particulier, et ceux du Maroc, de l’Algérie et de l’Égypte. Elle appelle à un renouveau de la coopération laitière et plaide pour une stratégie euro-méditerranéenne qui réconcilie commerce, climat et souveraineté alimentaire.

Dans le cadre d’un partenariat avec l’Agence française de développement, membre-fondateur de FARM, l’équipe de la Fondation réalise une étude sur la santé des sols et les pratiques de fertilisation en Afrique de l’Ouest, en particulier au Sénégal et au Bénin, où une mission a été organisée en août dernier. Une partie des résultats sera présentée au Salon international de l’agriculture 2025, à Paris.

La mobilisation des acteurs

Le projet Adaptation des agricultures au changement climatique en Méditerranée (AACC-Med) est porté par la Fondation, en partenariat avec le CIHEAM Montpellier ⁽¹⁾, les Caisses régionales Alpes Provence, Provence Côte d’Azur, Sud Méditerranée, Languedoc et Corse, Crédit Agricole Italia, le Crédit Agricole du Maroc et l’initiative Internationale « 4 pour 1000 ». La Fondation a publié le livre blanc L’urgence de l’adaptation : pour des agricultures méditerranéennes résilientes au changement climatique, au second semestre 2024. Puis, à la suite d’échanges inter-rives, les membres du projet produiront des recommandations orientées vers les décideurs publics et privés pour faciliter le financement des mesures d’adaptation au changement climatique.

Dans ce même objectif, la mesure de l’impact pour des investissements agricoles durables sera le thème de la prochaine conférence internationale organisée par la Fondation, le 28 janvier 2025, à la Cité internationale universitaire de Paris.

(1) le CIHEAM (Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes) est une organisation intergouvernementale composée de 13 Etats membres.

Le regard du président, Pascal Lheureux, président de Farm et du Crédit Agricole Normandie-Seine

Quel est votre rôle ?

Au-delà de l’animation du conseil d’administration, je m’efforce d’être un facilitateur, un créateur de liens entre les équipes de FARM et les structures du groupe, mécènes de la Fondation, pour conjuguer les expertises et enrichir les réflexions de part et d’autre.

Quelle est selon vous la plus-value, l’apport de FARM ?

La Fondation éclaire le débat public sur les conditions à réunir pour réussir les transitions agricoles et permettre à l’agriculture de s’adapter au changement climatique. Travailler dans les pays en développement est une opportunité pour élargir nos perceptions des défis auxquels producteurs, entreprises et consommateurs sont confrontés, dans un monde où les risques géopolitiques, sanitaires et environnementaux sont systémiques. Elle s’appuie sur son expertise interne, sa proximité avec la recherche, ses liens avec les producteurs pour livrer des éclairages inspirants et mettre en place des solutions opérationnelles.

De quelle manière la Fondation contribue-t-elle à dynamiser les territoires ?

FARM agit comme un catalyseur des transitions en mobilisant les acteurs, les décideurs publics et les financeurs pour les inviter à passer à l’action en développant des solutions proposées ou testées par d’autres. En 2024, ses territoires d’action sont notamment l’Afrique de l’Ouest, la région Nord Brésil, Suriname et Guyane, mais aussi l’espace méditerranéen. Je voudrais insister sur l’action de FARM quant à l’adaptation des agricultures au changement climatique en Méditerranée, lancée début 2024. La région méditerranéenne est celle qui se réchauffe le plus vite au monde. Il y a urgence à soutenir les efforts. Nous espérons que d’autres parties prenantes viendront rejoindre ce consortium pour répondre aux défis auxquels les agricultures sont confrontées.

Transition(s), l’émission de FARM dédiée à l’agriculture mondiale est sur Youtube ! : http://www.youtube.com/@fondationfarm405