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Interview croisée d’une conseillère et bénéficiaire Point Passerelle

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De gauche à droite : Marie-Pierre Pouchat, conseillère Point Passerelle et Laure Lepreux, cliente du Crédit Agricole Centre Loire. ©DR.

Marie-Pierre Pouchat est conseillère Point Passerelle au Crédit Agricole Centre-Loire. Elle est allée à la rencontre de Laure Lepreux, une cliente de l’agence de Fourchambault (Nièvre), dans le cadre d’une demande de micro-crédit. Elles témoignent pour creditagricole.info

CA.info : Comment vous êtes-vous rencontrées ? Dans quel contexte ?

Marie-Pierre Pouchat : Le conseiller bancaire de Laure Lepreux m’a sollicitée en septembre 2019 pour accompagner sa cliente qui n’était pas éligible au crédit classique à cause de son contrat de travail précaire. Elle avait pourtant besoin d’acheter une voiture dans l’urgence. Dans le cadre du Point Passerelle, nous avons pu l’accompagner et monter rapidement un dossier pour une demande de micro-crédit (ndlr : quand la personne ne remplit pas les conditions d’obtention d’un prêt classique. Le micro crédit est garanti pour 50 % par le fonds de cohésion sociale porté par la BPI). J’ai tout de suite eu confiance en Madame Lepreux, je savais qu’elle rebondirait.

Laure Lepreux : Je suis agent logistique dans l’industrie militaire depuis trois ans et c’est, en partie, grâce au Crédit Agricole que j’ai pu décrocher un CDI en juillet 2020. J’ai été orientée vers le Point Passerelle car je n’avais plus de véhicule pour aller travailler. J’étais en mission d’intérim et j’en avais absolument besoin pour espérer poursuivre ma mission. J’étais sur le point d’être engagée pour six mois supplémentaire en septembre 2019 quand je me suis retrouvée sans solution de mobilité. En tant qu’intérimaire, je n’avais pas le droit à un prêt classique. J’avais très peu d’épargne, je n’étais ni mariée, ni pacsée donc les revenus de mon conjoint n’étaient pas pris en compte et ma famille ne pouvait tout simplement pas me prêter d’argent. Sans voiture, plus de travail. J’étais complètement dans l’impasse. Ma conseillère m’a mise en relation avec Marie-Pierre Pouchat du Point Passerelle qui m’a alors présenté le dispositif et la possibilité de contracter un micro-crédit.

 

CA.info : Pouvez-vous nous parler de l’accompagnement ? Quelles solutions ont été proposées ?

M.-P.P. : Je me suis déplacée pour rencontrer Laure Lepreux dans son agence bancaire habituelle. Nous avons fait l’état des lieux de sa situation sereinement. Une fois le dossier monté, je l’ai adressé au comité d’attribution des prêts (ndlr : des administrateurs des Caisses locales statuent sur l’accord du prêt) qui l’a validé rapidement. Le déblocage des fonds s’est fait dans la foulée et Madame Lepreux a pu acheter sa voiture.  La mobilité est l’un des critères d’éligibilité du micro crédit social. Dans ce cas précis, nous étions dans le cadre du retour à l’emploi et cela démontre son utilité sociale. 90 % des micro crédits concernent la mobilité. Nous sommes sur un territoire rural, si vous n’avez pas de voiture dans la Nièvre, vous ne pouvez pas travailler.

Nous veillons bien entendu à la capacité de la personne à honorer les échéances du prêt. Tous ces critères sont pris en compte. Si les conditions ne sont pas réunies, je ne peux pas accompagner la personne avec du micro-crédit. Le calcul est le même que pour un crédit classique avec toutefois la possibilité d’aménager certaines règles. Le micro crédit permet aux personnes sans emploi, et qui ne touche que les allocations, de rebondir.

L.L. : J’ai été prise en charge très rapidement et tout s’est ensuite enchaîné. Tant mieux car mon besoin était vraiment urgent. Madame Pouchat m’a demandé de lui fournir les pièces nécessaires au montage du dossier. Elle m’a rassurée sur ma capacité à m’en sortir. Le dossier a ensuite été transmis au comité de prêts de la Caisse locale qui a donné un avis favorable au micro crédit le 5 octobre.

 

3. Quels ont été les résultats de ces solutions ? En quoi cela a-t-il changé la situation de la bénéficiaire ?

M.-P.P. : Notre cliente a pu décrocher un CDI et construire sa nouvelle vie. Je suis très satisfaite quand mon accompagnement porte ses fruits de cette manière, quand je sais que j’ai pu être utile. Parfois je n’ai pas de solution car les personnes ne sont absolument pas finançables mais le Point Passerelle ce n’est pas que du financement. Dans mon métier, il m’arrive aussi, et souvent, d’accompagner des personnes sur des problématiques d’accident de la vie (maladie, décès…). Je peux ainsi les mettre en relation avec des partenaires : une assistante sociale, une association comme les Restos du cœur ou le Secours populaire, ou d’autres en lien avec la recherche d’un emploi, ou le médico-social. Nous accueillons de plus en plus de jeunes et de personnes âgées.

L.L. : J’ai pu acheter ma voiture début novembre et continuer ma mission. Malheureusement, quelques mois plus tard, le Covid a débarqué dans nos vies et mon contrat n’a pas été renouvelé. J’ai alors à nouveau sollicité Mme Pouchat pour bénéficier d’une pause crédit de deux mois. J’ai enchaîné sur une période de chômage et après le premier confinement, l’entreprise m’a rappelée et j’ai été embauchée début juillet en CDI.

Je ne pensais pas qu’un tel dispositif existait au sein d’une banque. Je connaissais les crédits à la consommation mais jamais je n’aurais imaginé un tel soutien. Cela a été une bonne surprise, j’ai pu démarrer une nouvelle vie. J’ai même réalisé un nouveau prêt bancaire en novembre 2020 pour financer l’achat d’une maison. Et puis, autre bonne nouvelle et belle surprise, j’attends un bébé qui pointera le bout de son nez en mars.

 

 

Il existe trois antennes Point Passerelle à la Caisse régionale, une pour chaque département (Cher, Loiret et Nièvre). Point Passerelle Centre Loire a, depuis sa création en 2003, accompagné 5 864 personnes.

 

 

 

 

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