A Bordeaux, au Crédit Agricole Aquitaine, une équipe de seize personnes gère au quotidien les opérations à l’international des clients professionnels et des entreprises du territoire. Petit tour d’horizon des solutions proposées en toute proximité.
Partir à la conquête de l’international oui, mais pas à n’importe quel prix. Alors comment se lancer en toute sérénité ? « En limitant au maximum les risques liés aux pratiques et à la solvabilité des partenaires, a fortiori s’ils sont situés à l’autre bout du monde et s’ils sont inconnus du client. Les moyens de paiement des opérations internationales doivent être choisis avec la plus grande précaution. Chacun a ses propres caractéristiques, ses avantages et ses inconvénients », répondent Hélène Barthélémy et Daniel Garcia, experts de l’espace international à la Caisse régionale d’Aquitaine. Seize personnes font partie de cette équipe dédiée aux opérations courantes et au développement des affaires à l’international des clients professionnels et entreprises du territoire.
Parmi les solutions proposées par la Caisse régionale, le crédit documentaire – parfois appelé crédoc ou lettre de crédit import ou export – répond à ce besoin de sécurisation avec un principe simple : faire intervenir deux banques qui, elles, se connaissent. Le crédit documentaire formalise la transaction commerciale par la rédaction d’un engagement bancaire. Ce dernier prévoit la remise d’un ensemble de documents justificatifs dont la conformité est minutieusement étudiée par les deux banques. Cette technique centenaire et universelle est à la fois un moyen de paiement et une garantie bancaire.
Chaque partie est ainsi assurée du respect du contrat (prix, délais de paiement, délais de livraison de la marchandise et fourniture des documents nécessaires…). Pour l’exportateur, c’est la meilleure façon de se prémunir contre le risque commercial et le risque politique de non-paiement. Pour l’importateur, c’est la garantie d’une commande honorée dans le respect des conditions du contrat.
Parmi quelques exemples de clients accompagnés dans la mise en place d’un crédit documentaire, Bordeaux speciality veneers, entreprise bordelaise spécialisée dans la livraison et la transformation du bois, a décroché un marché avec l’Indonésie pour la livraison de bois de chêne brut, utile à la fabrication de mobilier de cuisine. Un deal rendu possible grâce à la mise en place d’un règlement par crédit documentaire à 60 jours souhaité par l’acheteur indonésien. Ici, l’intervention du Crédit Agricole est double : sécuriser la transaction à travers un crédit documentaire et escompter la créance (payer avant l’échéance des 60 jours). Cela permet au client de disposer de trésorerie pour payer rapidement ses fournisseurs. L’escompte sans recours permet de coupler la solution de trésorerie à la sécurisation du règlement sans faire peser le risque financier sur le client mais sur la banque de son acheteur.
Autre exemple avec les vélos cargos ou triporteurs qui ont le vent en poupe. 4R Concept, une jeune société de la région en conçoit. Si le fabricant bordelais a la volonté de travailler avec des fournisseurs basés en Europe, il est pour l’instant difficile de contourner l’Asie. Et pour cause, certains fournisseurs asiatiques sont en situation de quasi-monopole sur certains équipements du cycle et exigent donc un paiement en dollars, sécurisé et sans délai. Le Crédit Agricole a accompagné 4R Concept dans la phase de négociation et a mis en place un crédit documentaire avec clause Usance paid at sight (Upas). La banque s’engage ainsi à payer le fournisseur dès présentation de documents conformes avec règlement différé pour le client. Le risque de change est couvert par le dispositif appelé Flexigain qui lui garantit son cours d’achat des devises et lui permet ainsi de sécuriser ses marges grâce à la connaissance plusieurs mois à l’avance de la contre-valeur en euros de sa facture en dollars USD.
Une entreprise achète, vend ou investit dans un pays dont la devise est différente de la sienne. Elle est donc exposée à un risque de change contre lequel elle peut se prémunir. Les opérations de couverture ont simplement pour but de limiter l’incertitude qui pèse sur les opérations en devises. Il existe des produits financiers simples permettant de gérer efficacement ce risque et dont la souplesse répond à la diversité des besoins (au coup par coup ou de façon globale), et des stratégies (d’une couverture intégrale des risques à une prise de risques « calculés »). Les ingrédients d’une bonne politique de couverture résident souvent dans l’assemblage de différentes solutions. Des experts sont à la disposition des clients afin de mettre en place un service sur mesure correspondant à leurs besoins et contraintes transactionnelles.
Napco Global, spécialisé dans les sports de glisse à Hossegor achète une grande partie de son équipement à des fournisseurs chinois avec règlement en dollars (USD). Le Crédit Agricole l’aide à gérer ses devises en mixant deux solutions : le Flexigain, présenté plus haut et l’avance en devises qui lui permet d’être crédité immédiatement du montant de sa facture à régler en USD et de n’être débité par la banque qu’après encaissement de ses ventes. Pour ce client, la Caisse a également fait appel au desk Cacib Espagne et Portugal qui s’est chargé des relations avec la banque portugaise pour l’accompagner dans l’ouverture d’un magasin au Portugal.
Instance politique du Crédit Agricole, la Fédération nationale du Crédit Agricole est une association loi 1901. Ses adhérents sont les Caisses régionales, représentées par leurs présidents et leurs directeurs généraux.
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