Imaginer… un territoire en pleine santé

« L’accélération du vieillissement de la population, + 32% chez les 75-84 ans à horizon 2030, la raréfaction de l’offre de soin, les réalités géographiques de nos ruralités amènent nombre de patients à se retrouver sans prise en charge. Pour pallier ces difficultés, les Communautés professionnelles territoriale de santé (CPTS*) regroupent des professionnels de santé qui, à partir de constats territoriaux, ambitionnent une meilleure organisation du parcours patient. Je suis un fervent promoteur de ces structurations qui, comme les maisons de santé pluridisciplinaire, permettent de décloisonner le soin. La Haute-Garonne compte 16 CPTS.

« L’intérêt d’avoir des médecins locaux, qui téléconsultent des patients sans médecin traitant, c’est d’accompagner ces derniers à en retrouver un dans leur secteur géographique d’origine. »

Benjamin Trouillet, administrateur de la Caisse régionale Toulouse 31 et docteur en pharmacie

Dès 2023, la Caisse Toulouse 31, CA Santé et Territoires (CAST) et Omedys ont démarré ensemble un projet pilote dans le but d’apporter une plus-value sociétale et humaine, en droite ligne du pilier inclusion de notre pacte coopératif et mutualiste : la téléconsultation assistée et augmentée. Dans notre cas, la consultation sera prodiguée par un médecin du département 31 dans un cabinet médical dédié, situé dans l’agglomération toulousaine, à un patient à distance qui sera accompagné par un soignant (pharmacien, infirmier). L’intérêt d’avoir des médecins locaux qui télé consultent des patients sans médecin traitant est d’accompagner ces derniers à en retrouver un dans leur secteur géographique d’origine. L’ambition est formidable : un suivi dans la durée, régulier et de qualité des patients, par un praticien faisant parti d’un écosystème médical départemental.

Pour rendre ce projet possible, les membres de la commission santé de la Caisse se sont beaucoup investis. L’information est aussi essentielle pour le mettre en œuvre : il faut que le système soit accepté par tous pour faciliter son intégration. Au final, cette coopération, cette intelligence territoriale nous permettront de mieux soigner.

Forts de cette première expérience, nous pourrons adapter le dispositif à chaque spécificité locale, puis nous emparer d’autres sujets comme la prévention en santé. Ce peut être des choses simples, telles des réunions d’informations portées par des professionnels destinées aux patients pour mieux comprendre leur traitement médical afin de favoriser une meilleure adhésion et donc une meilleure observance. CAST pourrait promouvoir la formation des professionnels de santé ayant des délégations de tâches médicales (pharmaciens, infirmiers, kinés…). CAST pourrait soutenir le maillage territorial de la santé, ancré sur tout le territoire tout comme nos Caisses locales. Nous pourrions également profiter du formidable sourcing des Villages by CA en structurant les start-up santé en commission au sein du Comité innovation du groupe pour alimenter autant CAST que CA Assurances.

Ainsi, j’imagine des soins, mais non une consommation de soins, des soins globaux, centrés sur les patients, articulés autour d’eux, où la technique permettra de lever les difficultés rencontrées. Ce n’est pas un rêve éveillé, c’est demain ! »