Avec une population vieillissante (13,7 millions de personnes âgées de 75 ans ou plus d’ici 2070) le bien vieillir est un enjeu majeur pour le territoire. Face à ces défis, certains territoires comme le Morbihan, deviennent de véritables laboratoires du bien vieillir. Pour cette 12e étape, l’équipe des Routes des Transitions a rencontré les acteurs qui se sont emparés des questions liées aux séniors, notamment la préservation de leur autonomie.
Face au vieillissement de la population dans le Morbihan, les acteurs locaux se mobilisent pour repenser la prise en charge des personnes âgées. Objectif : garantir un accès aux soins tout en évitant les hospitalisations inutiles, délétères pour leur autonomie. Pour Régis Forest, directeur général adjoint du Centre hospitalier de Bretagne-Atlantique, il faut que l’hôpital s’appuie sur une collaboration entre les acteurs du domaine sanitaire et médico-social et transcender les clivages entre public et privé. Au-delà de la question médicale, il faut aussi préserver la qualité de vie des séniors.
Des initiatives locales, comme la création d’un fonds de dotation associant hôpital et entreprises, soutiennent des solutions de santé au sens large incluant les hôpitaux, médecins de ville, entreprises, collectivités, associations. Concrètement cela repose sur de la sensibilisation et l’accompagnement de la population sur les enjeux de l’alimentation, de l’activité physique. Encourager la pratique sportive au sein des associations, mettre en avant des produits sains et locaux dans les rayons des supermarchés, déployer des actions de prévention en entreprise avec des bilans de santé réguliers. Une autre manière de replacer la santé au cœur de l’attractivité territoriale du bien-vieillir.
C’est à Grand Champ, qu’un village intergénérationnel, né de la transformation d’un Ehpad, a été conçu comme un espace de vie. Jeunes actifs, personnes âgées ou en situation de handicap y cohabitent. L’idée était de transformer, en un lieu vivant, un site qui risquait de devenir une friche, et de l’adapter aux besoins du territoire, nous explique Yves Bleunven, sénateur et ancien maire de la commune. Le village propose 15 petites maisons, 11 studios jeunes travailleurs et 42 lits d’hébergements de tourisme. Au centre de ce dispositif, on retrouve une place de village pensée pour les échanges avec les habitants.
Ce village conçu pour éviter l’isolement et retarder la perte d’autonomie offre des logements adaptés et des services essentiels à la proximité. Des rails de guidage dans les chambres, des plaintes lumineuses pour éviter les chutes dans la nuit, tout est prévu pour offrir un cadre sécurisé. Ce village se veut aussi être un véritable lieu d’échanges, avec des repas pris en communs, des animations et activités partagées entre jeunes et séniors. Une gestion collective portée par Agora facilite ces rencontres et renforce la solidarité entre résidents.
Le modèle économique repose sur des financements diversifiés, mais le montage financier reste complexe et requiert un cadre juridique clair pour ce genre d’habitat.
Le succès de ce projet pousse la commune à imaginer des satellites intergénérationnels dans d’autres quartiers, preuve de son efficacité et de son attractivité.
A Sainte-Hélène, un projet, porté par la SA HLM Les Ajoncs, offre une alternative entre maison médicalisée et logements traditionnels. Neuf logements ont été conçus dans l’objectif de préserver l’autonomie tout en évitant l’isolement. Chaque résident reste maître de son quotidien, choisit de partager ou pas ses repas etc. L’important, c’est le libre arbitre, précise Aurélien Frapporti, responsable développement et promotion de l’ESH Les Ajoncs. Une approche qui répond aux séniors désireux de vieillir dans un cadre plus souple et indépendant. Ce projet se distingue aussi par son modèle économique intégrant les logements au parc HLM, rendant le coût accessible. Un studio ici coûte entre 500 et 600 euros par mois, en incluant les charges liées à la vie partagée. Cela permet d’avoir un logement bien situé, adapté au vieillissement, et surtout, intégré dans le tissu local.
L’acquisition du bâtiment s’est faite grâce à un montage financier innovant, impliquant l’Établissement Public Foncier de Bretagne, qui a permis à la SA HLM de le racheter et de l’adapter à son nouveau rôle.
L’ancrage local et la co-construction avec les habitants et les collectivités sont au cœur de la démarche. La SA HLM Les Ajoncs s’assure de la proximité de service de santé et travaille avec une association, CLARPA 56, pour la gestion et l’animation des espaces partagés.
Au-delà cette première expérience réussie, Les Ajoncs compte bien répliquer ce modèle ailleurs. Car le concept ne s’adresse pas qu’aux seniors, la société a pour vocation de répondre aux besoins d’hébergement des publics spécifiques. Cela concerne les personnes âgées mais aussi handicapées, d’anciens SDF, des étudiants, de jeunes actifs, des personnes en quête d’un logement d’urgence… Avec un point commun : l’envie de vivre seul, mais dans le partage.
Face à une demande de soins croissante et une démographie médicale stagnante, la télémédecine s’impose comme une solution pour y répondre. Elle permet de mutualiser la ressource médiale et d’apporter une réponse instantanée aux patients, précise Grégoire Hinterlang, directeur de la stratégie & QSE chez Medaviz.
Fondée en 2014, Médaviz fait partie des six acteurs en France à avoir obtenu l’agrément de l’État pour les sociétés de téléconsultation, preuve de son sérieux. Le service est accessible en moins de trois minutes même par téléphone pour les populations éloignées du numérique.
Avec 150 médecins partenaires et plus d’un million de téléconsultations (200 000 en 2024) réalisées, Médaviz contribue à désengorger les hôpitaux sans pour autant remplacer la médecine de terrain. L’entreprise collabore avec des mutuelles, des hôpitaux, des spécialistes de santé pour améliorer le parcours de santé des patients. Elle travaille notamment avec des cardiologues pour structurer un parcours de soin efficace.
Instance politique du Crédit Agricole, la Fédération nationale du Crédit Agricole est une association loi 1901. Ses adhérents sont les Caisses régionales, représentées par leurs présidents et leurs directeurs généraux.
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