Crédit Agricole Technologies et Services : le handicap, on en parle !

Amandine Vella est correspondante Heca depuis huit ans chez Crédit Agricole Technologies et Services qui emploie 6,44 % de salariés en situation de handicap. Elle nous parle de son périmètre et revient sur les actions menées dans l’entreprise à l’occasion de la 28e Semaine européenne de l’emploi des personnes handicapées qui s’est déroulée en novembre.

Peux-tu nous parler de toi en quelques mots ?
Amandine Vella : je travaille chez Crédit Agricole Technologies et Services depuis huit ans au service des ressources humaines (RH). Depuis, j’ai occupé divers postes, dont celui intégrant la mission handicap. Aujourd’hui, ce périmètre s’est élargi pour inclure la santé au travail, l’inclusion, la qualité de vie au travail. Je suis l’un des nombreux maillons sur cette chaîne Heca et je travaille beaucoup en lien avec mes collègues des RH, de la communication, les correspondants de proximité handicap au niveau des sites. Si ça avance chez CA-TS, c’est grâce au collectif ! »

Pourquoi avoir choisi ce métier ?
A. V. : Le métier de référente Heca a un lien avec mes valeurs intrinsèques. Il faut se montrer curieux et empathique. J’ai eu la chance d’être disponible au moment de l’ouverture du poste, je terminais un cycle dans les ressources humaines. À côté de ça, je me suis longtemps occupée de ma grand-mère qui souffrait de la maladie d’Alzheimer. J’ai découvert et compris beaucoup de choses sur la maladie, notamment les contraintes de son quotidien. C’était ma seule expérience « proche » du handicap. Cela a renforcé mes aptitudes pour ce métier, et m’a permis aussi de prendre conscience que le handicap, parfois invisible, pouvait toucher n’importe qui, quel que soit l’emploi occupé. Me sentir utile et donner du sens à la vie des autres, cela me nourrit et renforce mon engagement.»

Pour éviter toute confusion, est-ce que tu peux nous préciser ce que recouvre le métier de correspondante HECA ?
A.V : Aujourd’hui, le périmètre de ce poste n’est pas fermé, et ne cible pas uniquement le handicap. En vérité, il cible toutes les personnes qui vivent avec un problème lié à la santé, qui peuvent ressentir un mal-être, se poser des questions. Moi, je suis là comme relai. Je ne suis ni assistante sociale, ni psychologue. Je prends en compte, mais pas en charge comme je le dis souvent. Je  peux faire le relai entre les collaborateurs et nos différents partenaires comme la MSA par exemple. Quand on est salarié, et en arrêt de travail, on peut parfois se retrouver très isolé, ne sachant que faire. Dans ces moments-là, je les oriente.

Est-ce que tu peux nous présenter quelques actions menées justement au sein de CA-TS ?
A.V. : Quand j’ai pris ce poste, je me suis posé deux questions : de quoi parle-t-on, et d’où part-on ? Il faut faire preuve de sensibilisation et ce, en continu.
Côté événement : à mon arrivée, nous avons organisé un évènement avec Ryadh Sallem, athlète paralympique de rugby fauteuil, qui a donné des conférences sur tous les sites CA-TS. À cette occasion, nous avions organisé des mises en situation en reproduisant dans l’entreprise plusieurs parcours auxquels les personnes en situation de handicap sont quotidiennement confrontées.
Côté recrutement : nous sommes dans un secteur IT très en tension où le niveau de formation demandé est élevé. Par conséquent, il est plus difficile d’y recruter des candidats en situation de handicap. Pour pallier cette difficulté, nous avons monté une promotion de personnes handicapées en 2021 (Thalent Digital) en travaillant avec le secteur adapté. À la fin de la promotion, les personnes intègrent CA-TS pendant un an en prestation.
Nous participons aussi au Sport 2 Job, organisé depuis quatre ans à Lyon. Nous serons présents lors de l’événement de Paris en 2025. Sur cette opération, le recrutement est plus « décalé », il permet de faire connaissance en pratiquant un handisport en inter-entreprises entre collaborateurs, recruteurs et candidats. Autre format de sensibilisation, nous avons aussi fait intervenir une troupe de théâtre dans les locaux de nos sites sur le thème du handicap invisible. 
Ces initiatives permettent d’activer les leviers importants : sensibiliser, maintenir en emploi, intégrer, travailler avec le secteur adapté, et recruter si l’opportunité se présente. Agir est une vraie démarche politique ! Et je reprendrai une citation qui n’est pas de moi mais qui m’accompagne au quotidien : « Agir rend heureux ». Je pense que c’est vrai.

La semaine de la SEEPH est un moment fort chez CA-TS : qu’est-ce qui te marque particulièrement dans le programme de cette édition 2024 ?
A.V. : Cette année, nous avons reçu des témoignages de collaboratrices très forts. Nous avons également eu la chance de recevoir Michaël Jeremiasz, champion paralympique de tennis fauteuil, ce qui a créé beaucoup d’émotion chez nos collaborateurs. Si l’on souhaite déconstruire les préjugés, l’intégration doit se faire pour tous. Il est davantage question « d’égalité des chances » que de « favoriser l’inclusion ».

Pourquoi est-ce si important que CA-TS s’engage dans la politique handicap ?
A.V. : En France, 12 millions de personnes vivent en situation de handicap. Et encore, nous n’avons pas l’exhaustivité du chiffre ! Pour 85 % d’entre eux, cette situation de handicap arrive au cours de la vie. Nous avons donc cruellement besoin de ces temps d’humanité. La parole mobilise et a de l’impact. Tout ça ne pourrait pas se faire sans politique handicap concrète, et sans les correspondants de proximité handicap présents sur chaque site CA-TS.