Continuer à vivre chez soi, en bonne santé, autonome… C’est le rêve d’avenir que nous poursuivons tous, quel que soit notre âge. Aujourd’hui, un grand nombre d’acteurs se mobilisent pour le rendre possible dans tous les territoires de France. Le Crédit Agricole en a fait l’une de ses priorités.
Depuis près d’un demi-siècle, la population française a vieilli et le phénomène s’accélère : en 1975, 13 % de la population avait 65 ans ou plus, contre 20 % en 2019. D’ici quarante ans, cette proportion aura atteint les 26 %… Les défis que pose le vieillissement sont nombreux : comment aider un tel nombre de personnes à conserver leur autonomie le plus longtemps possible ? Quels logements imaginer face au papy boom ? Comment soigner le grand âge dans une France où les déserts médicaux avancent ? Comment financer la dépendance ? Autant de questions auxquelles le Crédit Agricole, qui compte 3 millions de clients âgés de plus de 70 ans, ne pouvait pas rester indifférent. « Ne serait-ce qu’au nom de ses valeurs mutualistes, de sa responsabilité sociétale et de son engagement auprès des territoires, indique Arnaud Scuderoni, chargé de mission au sein de Crédit Agricole Assurances. De fait, cela fait maintenant plusieurs années que le groupe a placé les thématiques de la santé et du bien vieillir au cœur de ses priorités stratégiques et de son projet client, avec une forte mobilisation des Caisses régionales sur trois thématiques centrales de l’accompagnement des seniors : l’habitat, la santé et le patrimoine.
Le Crédit Agricole s’engage dans le déploiement de nouvelles formes d’habitat. © I Stock.
Pour la grande majorité des seniors, la question du « chez soi » est primordiale et parfois déchirante quand les effets de l’âge deviennent trop lourds. Alors qu’il y a quelques décennies, les personnes en perte d’autonomie n’avaient que peu d’alternatives à la maison de retraite plus ou moins médicalisée, le champ des possibles s’est nettement élargi. Des formules d’habitat conçues pour répondre à l’éventail des besoins et des envies se sont développées. Dans de nombreuses régions, le Crédit Agricole contribue, par ses financements, au déploiement de ces nouvelles solutions : habitat intergénérationnel, domiciles groupés pour les personnes autonomes mais dont le logement n’est plus adapté, résidences services… « Récemment le groupe Crédit Agricole a décidé d’aller plus loin en s’engageant pour le déploiement à large échelle de concepts initialement soutenus par des Caisses régionales, poursuit Arnaud Scuderoni. C’est le cas des résidences de colocation Âge & Vie accompagnées au départ par la Caisse Franche-Comté ou des logements semi-communautaires de France Béguinage cofinancés par la Caisse Touraine-Poitou. »
Les Nouvelles Sylphides à Tourcoing. © I Stock.
De son côté, le Crédit Agricole Nord de France a souhaité explorer une autre piste en devenant lui-même copropriétaire des résidences Nouvelles Sylphides à Tourcoing et bientôt à Armentières aux côtés du groupe Sergic. « Ce sont des résidences entièrement dédiées au bien vieillir, souligne Maxime Lefebvre, directeur de Sergic Résidences Services. Elles proposent un logement confortable, sécurisé et générateur de liens afin de combattre l’isolement du grand âge. » Des lieux de vie, donc, mais aussi d’innovation. En effet, les Nouvelles Sylphides ont récemment signé un partenariat avec la start-up Unaide. Accompagnée par le Village by CA Nord de France, cette dernière déploie un service d’aide à la personne doublé d’une plateforme digitale. « Elle propose ainsi un cahier de liaison numérique qui met en relation les aides à domiciles, les familles, les résidents et les équipes de Nouvelles Sylphides à travers des échanges en temps réel », poursuit Maxime Lefebvre. A l’avenir, les Nouvelles Sylphides pourraient également accueillir un autre dispositif mis au point par Unaide, qui permet quant à lui de détecter les chutes ou les malaises en direct.
Au Crédit Agricole de Champagne-Bourgogne, plus de 2 000 services ont été mis en place auprès des seniors depuis le lancement de la démarche Bien Vivre à Domicile. © I Stock.
De logement il est aussi beaucoup question avec la démarche Bien Vivre à Domicile, expérimentée depuis un an par le Crédit Agricole de Champagne-Bourgogne. « Conçu dans une philosophie d’accompagnement global des moments de vie, le dispositif démarre avec un entretien de diagnostic entre le client et son conseiller qui a été formé à cette occasion », explique Sébastien Reyes, directeur assurances, banque et crédit de la Caisse régionale. En une heure de conversation guidée par une application dédiée, l’enjeu est de faire le point sur tous les pans de la vie quotidienne du senior : besoin de travaux dans le logement ? D’une aide à domicile ? D’un petit coup de pouce administratif ? D’un conseil financier ? « Ce diagnostic approfondi nous permet de proposer toute une série de services, notamment en nous appuyant sur les filiales du groupe que sont ViaVita pour les services à la personne, ViaRen pour les travaux au domicile, Nexecur pour la sécurité et l’assistance… », détaille-t-il. En l’espace d’un an, cette démarche a rencontré un vif succès auprès des clients de la Caisse régionale avec pas moins de 4 000 entretiens, plus de 2 000 services mis en place et un très fort taux de satisfaction. « Ces résultats nous amènent aujourd’hui à déployer la démarche Bien Vivre à Domicile à grande échelle, indique Catherine Malrin-Fournol, coordinatrice Santé Bien Vieillir, marché des particuliers au sein de Crédit Agricole SA. Et dans le même temps, nous nous apprêtons à explorer, dès l’an prochain, de nouvelles thématiques pour enrichir le dispositif, en particulier pour mieux répondre aux attentes et aux besoins des aidants. »
La consultation à distance permet, par exemple, à des personnes âgées d’être prises en charge plus rapidement. © I Stock.
Bien vieillir, c’est aussi bien vieillir en bonne santé ! Ce point est un axe prioritaire de l’engagement des Caisses régionales qui déploient de nombreuses initiatives, en particulier dans deux domaines particulièrement importants pour la population âgée : l’accès aux soins et la lutte contre les effets de la maladie d’Alzheimer. « Sur le premier volet, plusieurs actions en région convergent vers le développement de solutions de télémédecine, par exemple en soutenant l’implantation de téléconsultations dentaires ou auditives en Ehpad ou, même, en implantant des cabines de télémédecine dans des agences bancaires, comme c’est le cas dans l’Orne dans le cadre d’un projet en partenariat avec l’entreprise H4D, indique Arnaud Scuderoni. Au niveau de Crédit Agricole Assurances, des réflexions ont par ailleurs été engagées autour de l’intégration de ce type de dispositif dans des structures de type béguinage. »
En ce qui concerne la maladie d’Alzheimer, une collaboration est en cours avec la Fondation Médéric Alzheimer qui devrait déboucher prochainement sur la mise en œuvre d’un pack de services centré sur la prévention de la perte d’autonomie liée au déclin cognitif – coaching sportif, coaching diététique, solutions de mobilité – destiné aux structures d’habitats senior proches de l’écosystème Crédit Agricole. En région, d’autres initiatives sont à signaler, comme le soutien apporté par le Crédit Agricole Sud Rhône Alpes et la Fondation Crédit Agricole Solidarité et Développement à un projet de groupes de soutien en vidéoconférence pour des patients ou encore l’engagement du Crédit Agricole d’Ille et Vilaine dans une démarche d’inclusion multipartenariale qui vise à faire de la ville de Rennes une collectivité « Dementia Friendly ».
Accompagner les malades d’Alzheimer pour éloigner le déclin cognitif.
Soutenir les seniors et leurs proches dans leurs démarches de tranmissions et leur proposer de nouvelles solutions en phase avec l’évolution de notre société. © I Stock.
Faciliter la vie des seniors et de leurs proches, cela passe aussi par la question de la transmission qui se révèle encore épineuse pour bon nombre de familles. Et sur ce plan, le groupe expérimente actuellement une piste inédite basée sur un concept de liquéfaction du patrimoine immobilier baptisé Vente anticipée occupée (VAO). Ce mécanisme est le fruit des travaux menés par des chercheurs de la chaire Transitions Démographiques, Transitions Économiques (TDTE) fondée par Jean-Hervé Lorenzi. Ils sont partis du constat que les seniors sont souvent riches en patrimoine immobilier mais pauvres en revenus disponibles. « Notre concept s’inspire du viager mais nous avons voulu lever les réticences que cette formule suscite », explique François-Xavier Albouy, directeur de recherche de la chaire TDTE. Dans le cadre d’une VAO, la personne vendra son bien à une foncière en l’échange d’un montant en cash. Elle pourra ensuite rester dans les lieux tant qu’elle le veut ou le peut, moyennant une redevance d’occupation mensuelle, d’un montant sensiblement inférieur aux loyers du marché. Elle aura toute latitude quant à la destination de la somme perçue : complément de revenus, financement d’un projet, transmission à ses héritiers, souscription de garanties dépendance… « Ce dernier point est important car la VAO permet de lever le frein du manque de liquidités qui empêche bon nombre de seniors de réaliser une donation entre vifs quand ils le souhaiteraient », poursuit François-Xavier Albouy. Dans le sillage du partenariat noué entre la chaire et le Crédit Agricole, trois Caisses régionales (Aquitaine, Finistère et Touraine-Poitou) s’apprêtent à tester ce mécanisme auprès de leur clientèle.
Instance politique du Crédit Agricole, la Fédération nationale du Crédit Agricole est une association loi 1901. Ses adhérents sont les Caisses régionales, représentées par leurs présidents et leurs directeurs généraux.
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