Cliente du Crédit Agricole Sud Rhône Alpes, Aledia fait partie des lauréats d’un appel à projets lancé par le ministère de l’Industrie dans le cadre du plan France Relance pour soutenir les initiatives les plus innovantes.
« L’intelligence artificielle va créer de nouveaux emplois, la France doit les attraper. » L’Etat semble ne pas avoir été insensible à l’injonction de Giorgio Anania, fondateur d’Aledia, une PME du secteur de l’électronique située dans le bassin grenoblois, à Echirolles.
Son projet ? Fabriquer des écrans nouvelle génération pour montres connectées, smartphones, ordinateurs portables, TV grand format, lunettes à réalité augmentée… Pour cela, le dirigeant mise sur une technologie brevetée, développée en 2012 aux côtés de membres du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, et sur l’embauche de 500 personnes à horizon 2025. Ce projet va être soutenu à hauteur 5,1 millions d’euros dans le cadre du plan France Relance. L’Etat ne s’y trompe pas, le secteur des écrans est prometteur. Il représente à lui seul 120 milliards de dollars par an en parts de marché.
« À ce jour, nous sommes les premiers à développer une technologie led sur la base d’une architecture 3D à partir du silicium, en travaillant autour de cristaux très fins – plus fins encore que des cheveux – pour créer la lumière », affirme Giorgio Anania. Si elle semble être à la pointe dans ce domaine, l’entreprise met tout en œuvre pour accélérer sa course et amorcer sereinement ce virage technologique. Qui dit course, dit concurrent et, bien sûr, Aledia redoute les géants du secteur comme Apple, Facebook et Samsung. « On sait faire mais il faut aller vite et être au rendez-vous de cette prochaine révolution », poursuit le dirigeant.
Mais cette révolution a un prix et, pour l’amorcer, l’entreprise va investir 50 millions d’euros dans la création d’un nouveau site de production sur la ZAC Saut du Moine à Champagnier, non loin de son centre de Recherche et Développement déjà existant à Echirolles. 250 millions d’euros supplémentaires seront nécessaires pour financer les futurs équipements. Pour relever le défi de cette course contre la montre, le chef d’entreprise a déjà lancé la construction de son usine, dont l’ouverture est prévue en 2023, et ce sans même attendre les financements. Il a également choisi d’installer, dans le courant de l’année prochaine, une première ligne de production au sein de son centre de R&D.
Pour soutenir Aledia dans sa transformation, l’Etat va donc intervenir mais aussi la Région et la Métropole qui accompagnent le projet à hauteur de 12 millions d’euros. Les banques, quant à elles, ont suivi aux côtés d’investisseurs présents au capital de l’entreprise depuis ses débuts. « Le Crédit Agricole Sud Rhône Alpes, notre partenaire depuis trois ans, nous a soutenus pour le site d’Echirolles et l’usine*. Nous avons pu compter sur l’écosystème de Grenoble qui s’est vraiment mobilisé pour nous accompagner. L’usine sera située à 10 mn du centre de recherche, c’est tout de même plus simple que de prendre l’avion pour Singapour », sourit-il.
Giorgio Anania n’en est pas à ses débuts. Titulaire d’une maîtrise en chimie à l’université d’Oxford et d’un doctorat en fusion thermonucléaire à Princeton, il est très connu dans le domaine de la photonique (ensemble des sciences et des technologies ayant rapport avec la lumière) et a ainsi travaillé pour les plus grands du secteur en Europe. Entrepreneur dans l’âme et féru de nouvelles technologies, il a lancé sept start-up pour lesquelles il a levé un milliard 400 millions d’euros. Confiant et serein, l’entrepreneur globetrotteur poursuit sa route sur le continent et croit dur comme fer au potentiel de l’Europe. « Le contexte malheureux de l’année dernière entre Covid et tensions américano-chinoises lui est bénéfique. Elle s’est enfin rendue compte qu’elle pouvait miser sur ses propres capacités et qu’il était peut-être temps de se tourner vers l’avenir ».
* Crédit Agricole Sud Rhône Alpes a coordonné le financement du centre de R&D d’Echirolles et sera teneur de plume et agent du crédit pour le financement du site de production de Champagnier.
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