Le soleil se lève sur les plaines des Hauts-de-France. Lucien, producteur de pommes de terre dans la région suit l’évolution d’Oscar. Le robot assure l’irrigation de ses cultures et lui permet de gagner du temps, et d’économiser en eau et en électricité.
Cette scène fiction du quotidien d’un agriculteur pourrait être bientôt une réalité. L’équipe d’Osiris y travaille. Cette start-up, originaire des Hauts-de-France, a remporté en début d’année un appel à projets lancé par le Village by CA Nord de France autour du thème « Agricultures en transition ». La jeune équipe a également décroché le Prix Spécial Robotique Hauts-de-France remis par le groupe Advitam grâce à son robot capable d’optimiser et d’automatiser l’irrigation, la fertilisation et la protection des cultures d’industrie comme les pommes de terre, les carottes ou les oignons. « Pour l’heure, nous sommes sur l’irrigation et la fertilisation », précise Henri Desesquelles, cofondateur d’Osiris.
A la tête de cette start-up, trois Nordistes Léon Guyard, Rodolphe Cockenpot et Henri Desesquelles, âgés de 23 à 25 ans. Diplômés d’école d’ingénieur et de commerce françaises – Léon et Rodolphe sur les aspects robotique et électronique et Henri sur les biotechnologies et la data – sont tous fils ou frère d’agriculteurs et motivés à l’idée d’apporter quelque chose au milieu qui les a fait grandir.
Les trois ingénieurs sont partis de l’idée de rendre l’agriculture plus durable tout en améliorant la qualité de vie des agriculteurs, et ce en passant par la robotique. Aujourd’hui, pour assurer l’irrigation, notamment des grandes cultures, les agriculteurs utilisent la grande rampe d’irrigation adaptée à de très grandes surfaces, ou plus majoritairement des canons enrouleurs. « Un système très chronophage et peu efficace, de par la quantité d’eau qu’il nécessite », explique Henri. Le robot Oscar permettrait d’économiser de l’eau, de l’électricité et de gagner du temps. L’équipe mise sur une économie d’au moins 15 % en eau et 30 % en énergie. Concernant la pollution, la start-up envisage une réduction de 50 % des produits phytosanitaires.
Depuis septembre 2020, ils travaillent à la finalisation d’Oscar dont les tests grandeur nature devraient être réalisés cet été. Déjà, beaucoup d’agriculteurs se sont montrés intéressés par cette solution qui permet un gain substantiel de temps et d’argent. « L’idée de notre modèle est de proposer un service tout compris avec un coût à l’année incluant le « prêt » du robot et les services intégrés. Cela implique pour l’agriculteur un investissement moindre et la sous-traitance de la maintenance ; et pour Osiris, ce modèle assure une rentrée d’argent régulière, permettant de poursuivre les travaux de recherche et le développement dans but d’améliorer et de faire évoluer l’offre d’année en année », explique l’ingénieur. Les premiers modèles devraient être déployés en mai 2022 autour d’un cercle très restreint. « Le vrai challenge, ça sera pour 2023. Pour le moment, les intéressés veulent en savoir plus, ils souhaitent voir fonctionner Oscar avant de s’engager et c’est logique », confie Henri Désesquelles, cofondateur d’Osiris.
Osiris a intégré le Village by CA Nord de France même si, pour l’heure, la crise sanitaire ne leur a pas permis de nouer des relations avec des autres start-up et partenaires de l’écosystème du Village by CA, des échanges pourtant bien utiles pour opérer d’éventuelles synergies. « Nous allons bientôt pouvoir nous rencontrer et c’est tant mieux car cela va nous permettre de nous développer plus vite et mieux », admet Henri. Une journée business connect leur a toutefois permis de rencontrer différents partenaires du Village comme Bonduelle, EDF ou le pôle de compétitivité du Nord. De manière générale, les trois ingénieurs ont une approche écosystémique des problématiques agricoles et font le pari de l’agroécologie. A la clé de cette philosophie, une agriculture plus durable pour une meilleure qualité de vie des agriculteurs.
Instance politique du Crédit Agricole, la Fédération nationale du Crédit Agricole est une association loi 1901. Ses adhérents sont les Caisses régionales, représentées par leurs présidents et leurs directeurs généraux.
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