Colibree donne des ailes à l’habitat intergénérationnel

Colibree, c’est un peu le Tinder de l’immobilier ! Andis Roussarie, étudiant de 21 ans, originaire de Cahors, a trouvé un logement en région parisienne, il y a trois ans, grâce à cette plateforme. L’idée de Mélanie Slufcik, sa fondatrice, consiste à mettre en relation des jeunes, cherchant à se loger à moindre coût, avec des seniors de plus de 60 ans, propriétaires ou locataires, souhaitant accueillir un jeune pour des motivations de lien social et/ou financières.

Passionné par le théâtre, Andis caressait le rêve de « monter à Paris » après son bac pour intégrer une formation prisée à la Sorbonne. Seulement voilà, suivre ce cursus impliquait de trouver un logement dans la capitale. « Ma situation familiale ne me le permettait absolument pas, déplore Andis. Dès lors, il s’est mis en quête d’une solution raisonnable. Ma mère a entendu parler de Colibree. Grâce à eux, mon horizon s’est éclairci ! »

Colibree, la cohabitation par affinités

« Tout est entièrement gratuit, pas de frais d’agence, pas de caution à verser pour l’appartement et la recherche se fait par affinités », note-t-il. Colibree accompagne le jeune homme dans ses investigations et en septembre, bingo ! La perle rare est identifiée. Fernand, de Maisons-Alfort, s’est inscrit sur la plateforme car il souhaite partager son appartement durant trois ans avant la retraite. Les deux protagonistes font connaissance au téléphone et une rencontre confirme le coup de cœur. Andis emménage en septembre 2020 en échange de 420 € par mois charges comprises. L’appartement fait 80 m², les espaces communs sont partagés et une chambre de 13 m² est attribuée à Andis. La vie parisienne peut commencer. « Il me faut dix minutes pour gagner le cœur de la capitale et, en trois ans, j’ai pu développer une vie associative et culturelle riche à Maisons-Alfort », se réjouit-il. Car depuis, Andis a créé sa microentreprise « Grandir au Théâtre ». Il intervient, à ce titre, dans plusieurs collectivités locales et associations du coin.

Une relation riche et complice

« Avec Fernand, dit-il, ça a matché naturellement. Nous partageons une même vision de l’essentiel de la vie. Notre quotidien est simple : chacun respecte la vie et le rythme de l’autre. Nous partageons les étagères du frigo et de la salle de bains, quelques repas quand nos horaires nous le permettent. Lui a sa pétanque, moi mon théâtre. Parfois, il nous arrive de nous retrouver pour regarder un match de rugby ou une émission politique. Nous sommes complémentaires et c’est cela qui est riche. Petit à petit, j’ai décoré l’appartement, adopté des plantes, et même des poissons rouges ! Il m’invite parfois au restaurant chinois et m’emmène voir des matchs de handball avec sa famille qui est devenue un peu la mienne. Quand je rentre dans le Sud pour les vacances, je reviens avec des bouteilles de vin de Cahors et du Rocamadour que Fernand aime beaucoup. Quand lui part, je reste là sans problème. Ce choix de colocation a été une belle surprise. Fernand et sa famille, c’est comme une famille adoptive. Notre cohabitation se termine mais notre relation, elle, restera. C’est certain. »